Gérard De Smaele

Né à Jemappes, près de Mons, en 1951, dans une famille flamande, Gérard De Smaele a commencé son expérience musicale vers l’âge de neuf ans. A cette époque il fréquente l’école de musique de Mons et apprend pendant deux années le violon. Léon, un mitron de la boulangerie familiale l’incite à l’imiter et à construire une guitare. Conseillé par un simple numéro de la revue Système D, cette expérience le mènera après quelques réalisations, à l’achat d’un "réel " instrument. La veille d’embarquer vers Bruxelles pour s’acheter une guitare –c’était en 1966- il rencontre à Mons un musicien amateur qui faisait partie d’un skiffle band et qui lui fit entendre son banjo-guitare sur l’air de Bonnie and Clyde et des chansons de Hughe Aufray et de Greame Allright. Ebahi, il débloque le lendemain son livret d’épargne et rentre à la boulangerie avec un banjo Framus.

Dans les années soixante on trouvait quelques disques de folk américain chez les disquaires, même en province : les Dillards, les Barnstomers, les Greenbiar Boys (éditions par Vogue de disques Elektra), des disques Folkways (sous pochettes françaises) bien distribués, dont ceux de Pete Seeger. Tout cela était joué sur le banjo à cinq cordes. .L’année suivante il faudra bien suivre le mouvement et échanger le banjo-guitare pour un modèle standard à cinq cordes. Il repart à nouveau sur Bruxelles et y déniche un long neck, apparemment le seul disponible dans le pays.

Dès lors il travaille en autodidacte, s’inspire de ses disques, des émissions de radio de Françoise Lempereur (RTBF), des disques de Greame Allright et Folkways dont il découvre finalement l’importateur en Belgique. La méthodes de Pete Seeger et ensuite celle de Scruggs vont l’aider à mieux comprendre les arcanes de l’instrument pour le moins bizarre. Il s’aventure vers Londres pour y chercher un meilleur instrument, chez le fameux Clifford Essex, y repère de grands disquaires (Collett, Dobbel’s) et après de nombreux rendez-vous manqués, rencontre Deroll Adams, un vrai lien avec les Etats-Unis.

La fin des années soixante est le début des " Frères De Smaele ", un duo qui durera plus de quinze années, dans l’envolée des années folk. En 1976 à l’issue de ses études, Gérard prend contact avec Roger Sprung, banjoïste notoire de New York et s’en va suivre des cours. C’est l’occasion de voyager et de côtoyer des maîtres, des luthiers, des collectionneurs, de fréquenter des festivals … et de réellement s’imprégner : Highwood String Band, Kyle Creed, Tex Logan, George Gruhn, Shot Jackson, Tracy Schwarz etc… A Philadelphie il retrouve par hasard Saul Broudy, harmoniciste de Steve Goodman, rencontré en Belqique peu avant son départ, et qui lui servira souvent de guide. Un autre voyage reprend en 1983 et multiplie les rencontres : Winnie Winston, Fred Oaster, Dewey Balfa, Jimmy Arnold, Hub Nitchie, Ralph Rinzler, Joe Val, Del McCoury, Art Rosenbaum, Mike Seeger, Reed Martin, Mike Holmes, James Bollman, le festival de l’American Folklife, la Bibliothèque du Congrès…

Mais la vie est dure à gagner avec la musique. Son partenaire René s’oriente de plus en plus vers l’ étude de la trompette et le duo prend fin en 1988 avec un dernier concert dans une prison ! Le bilan des émissions de radio et de télé à la RTBF, des rencontres, des concerts pour les JM et maisons de la culture (art et vie) reste encore un bon souvenir.

Après quelques années d’éloignement de la musique, Gérard est de retour aux Etats-Unis, pour de toutes autres raisons, il retrouve d’anciens amis qui s’étonnent et le relancent tout en douceur. Depuis, notre infatigable a repris les répétitions nocturnes, les abonnements aux revues spécialisées, les voyages, les concerts et tente de nous communiquer ce qui l’inspire. Avec le temps c’est une approche de plus en plus profonde qui l’attire, le lien entre les cultures du monde, la psychologie de l’humain, les humbles musiciens méconnus….

Sa dernière formule – le duo " Cornfiels " est l’expression de sensibilités universelles, qui malgré l’inspiration d’ outre atlantique, peuvent être si proches, si semblables aux nôtres. Elle nous invite à nous plonger dans notre propre culture, notre passé populaire, nos propres luttes.

Toujours en quête d’ authenticité, Gérard nous emporte loin des clichés habituels sur la musique américaine. Consultant au MIM pour l’expo " Banjo ! ", auteur de quelques publications et d’une nouvelle série de CD.

Last but not least, le documentaire " A Banjo Frolic ", présenté au Musée des Instruments de Musique à Bruxelles et la dernière monographie mise à disposition sur internet

Ci-dessous le CV "musical" de Gérard De Samele.

A. PUBLICATIONS

- id., Banjo à cinq cordes, Point de vue organologique, Fauroeulx, chez l’auteur, 1984, 73 p.

- In Old Time Hearld, Carrboro, North Carolina, Gérard DE SMAELE, Patrick FERRYN, Tucker ZIMMERMAN, Remembering Derroll ADAMS, Vol. 8/2, Summer 2003, p.24-32

 A paraître :

 B. DISCOGRAPHIE : American Folk Music

C. EMISSIONS DE RADIO

D. ETATS UNIS

E. Exposition " BANJO ! "

De 2001 à 2003, a collaboré activement à la préparation d’une exposition sur le banjo à cinq cordes au M.I.M. (15 octobre 2003 au 14 mars 2004 ). Voir article de Lowell JACOBS, Banjos in Belgium, in Banjo Newsletter, January 2004.

A aussi aidé le musée pour organiser le concert de Mike SEEGER (03 octobre 2002) et les activités programmées pour le 18 octobre 2003 : conférences et concerts de Ulf JAGFORS (chercheur Suedois), Bob CARLIN (USA), Tom PALEY ( USA ).

F. A Banjo Frolic

Parallèlement à la préparation de expo du MIM, Gérard DE SMAELE a produit – avec le réalisateur belge Patrick FERRYN - un documentaire filmé sur le banjo à cinq cordes. Tourné en mai 2003 grâce à une bourse accordée par le Service Culturel de l’Ambassade des Etats-Unis. Ce vidéo-film a été présenté en boucle dans l’exposition " Banjo ! ".