photo-Anne-Marie Henin

50 ans de chansons
22 albums

Il sera à Jodoigne le 17 juin, sous le chapiteau des Baladins du miroir

Marc Bauduin

 

La dernière fois que nous avions parlé de lui en détail dans ces colonnes, c’était lors de la sortie de son magnifique bouquin “De Champs la rivière à Cabiac sur terre”, début 2014. Il s’y racontait de manière attachante, entourant les paroles de ses chansons de passages autobiographiques qui formaient comme un conte au-dessus des contes.

Mais voilà, nous sommes focalisés sur le folk/trad, pas sur les chansons d’auteur, aussi belles et prenantes soient-elles. Nous avons suivi d’un oeil sa carrière tant pour les jeunes enfants que pour les grands, ses rééditions de 33 tours depuis le tout premier “Jofroi et les Coulonneux” en 1975.

Et 50 ans, ça se fête : par un nouvel album “Et ton rire un oiseau”, et par une tournée qui le fait atterrir à Jodoigne ce 17 juin à 21h.

Né à Ath en 1949, rien ne le prédestinait à la chanson. Après quelques petits concerts, un organisateur l’emmène dans les Cévennes. Avant de partir y habiter en 1994, il en ramène des chèvres pour sa ferme de Champs, près de Bastogne, où il s’était installé en 1972. C’est aussi un lieu de rencontres avec des chanteurs (Bialek, Anciaux, Duchesne, Beaucarne …), notamment en parallèle avec un festival de la chanson à Bastogne. C’est ainsi que, imaginé dans le jardin de Jofroi en 1972, naît en 1973 le festival de Champs, organisé par Bernard Gillain de la RTB, mêlant des influences chansonnières à la naissance de plusieurs groupes folk (Rue du Village, Rum …) ainsi que des Coulonneux et à la “découverte” de Constant Charneux. Trois années de Champs, qui ont cédé la place à un autre festival : le Temps des Cerises.

Le temps passe, les albums défilent, avec des titres qu’on garde en mémoire, comme “Si ce n’était manque d’amour”, “J’ai le moral”, “En l’an deux mille, l’humanité”, “Bienvenue sur la terre”, “Cabiac sur terre” – sans oublier les nombreux disques pour jeune public. L’homme parle d’amour et de sa planète, c’est une constante servie par sa voix chaude.

Le souvenir d’une chanson bien précise reste gravée dans la mémoire des amateurs de folk : “La fête des Foyans” (ne prononcez pas ce mot de la même façon que “foyer” !). Un Foyan, c’est un habitant de Champs. Voici le commentaire de Jofroi dans son livre (p.18) :
En ce début des années 70, c’est le temps béni du folk. Je me laisse inspirer par ces mélodies répétitives et joyeuses, chansons à répondre, à chanter, à danser … Mais au milieu de tous ces groupes qui naissent et vont chercher dans les répertoires anciens les perles rares, chansons courtoises, galantes ou osées, rarement engagées, j’invente mes propres chansons folk.

Aujourd’hui encore, certains pensent que “la fête des foyans” est un air traditionnel venu des temps anciens où les bals étaient menés par les crin-crins et les rommelpots.

Je l’ai écrite à Champs en 1974 pour le deuxième festival qui se déroulait dans la prairie au-dessus de chez nous, au lieu-dit “les cawettes”. Quant aux “foyans”, c’était le surnom donné aux habitants de Champs … “les taupes” … comme ça se faisait encore dans beaucoup de villages.

Jofroi
Jofroi- photo francis Vernhet

Voici la référence de son livre que nous avons chroniqué en février 2014 : de Champs la rivière à Cabiac sur terre (Editions du Soleil, 2013, 279 pages, ISBN 978-2-9545373-0-6). Pour toutes infos : www.jofroi.com.