Fredo Zupi, membre du groupe Balbuzar, tire la sonnette d’alarme dans un très long discours publié sur YouTube et accessible dans l’onglet “Discussions” du groupe Facebook “Folk in Belgie – Folk en Belgique”. Tentons de le résumer.
Ses constatations, plutôt noires : il y a moins de bals organisés et moins d’organisateurs, moins de cd vendus en fin de bal, mais plus de bals au chapeau; et les danseurs se déplacent moins.
Il rappelle les difficultés du travail des organisateurs et des musiciens (sous-entendu : professionnels) et donne un exemple chiffré de budget.
Les danseurs souhaitent danser 4h “donc 2 groupes”.
Fredo propose un modèle FairBal avec une charte de fonctionnement de la soirée et deux prix d’entrée basés sur un cachet minimal et un cachet idéal des musiciens. Ces prix varient évidemment d’un groupe à l’autre.
Grâce à une transparence accrue, les danseurs sauront que le bal sera moins cher s’ils viennent avec plus d’amis. Il faut plus d’initiations pour les danseurs vraiment débutants. Et on peut imaginer que les entrées pour “nouveaux danseurs” soient moins chères.
Ne pas imposer 4h à un seul groupe, mais choisir un groupe moins connu en première partie. Garder à l’esprit que, par comparaison, un concert dure entre 1h et 1h30.
Il termine ainsi : tout ceci est un avis personnel, agrémenté d’autres avis glanés ces derniers mois/années dans le monde du bal folk. A partager, améliorer, expérimenter. Vive le bal folk !
Premiers commentaires du Canard Folk
(En ayant eu peu de temps pour réagir avant la clôture du présent numéro)
“Charte” et “équitable” sont des mots que nous avons entendus il y a quelques mois lors de l’interview de Koen Dhondt (Frissefolk). Fredo adopte plutôt le point de vue d’un musicien professionnel, et Koen celui d’un organisateur; tous deux veulent vivre de leur métier et proposent un prix équitable à côté d’un prix plus social. Ils ne se sont pas parlé à ce sujet.
Il n’y a pas assez d’organisateurs de bals en Wallonie : c’est vrai, on le sait depuis plusieurs décades, et on ajoutera que cela fait longtemps que les grands médias ne s’intéressent plus à la musique folk. Si chaque organisateur et chaque groupe contacte systématiquement des médias, peut-être cela aura-t-il un effet à la longue.
Mais il y a plus de groupes professionnels en Wallonie qu’avant, ce qui donne peut-être l’impression que le nombre d’organisateurs diminue.
“Danser 4h = 2 groupes” ?? Et “un concert = de 1h à 1h30″ ?? Lorsque je jouais jadis pour des bals (en amateur, certes), la règle était : 1 groupe joue 3h, par exemple 2 x 1h30 avec une pause au milieu. Nous avons un jour joué à Reims, où l’organisateur avait comme règle : 1 groupe = 5h (avec plusieurs petites pauses). Oublierait-on aujourd’hui les podiums libres, pourtant aussi utiles que sympas, ainsi que l’utilisation de musique enregistrée (qu’il faut bien sûr prendre le temps de préparer, comme nous l’avons fait pour plusieurs réveillons du Canard Folk) ?
Un seul groupe rémunéré + podium libre et cd, ça revient bien sûr moins cher que deux groupes, et cela n’empêche nullement de pratiquer deux prix d’entrée.
Prenez le temps de lire ou d’écouter la présentation de Fredo : elle contient beaucoup de bonnes idées. Et si les plus motivés d’entre nous prenaient la peine d’organiser un espace de discussion qui débouche un jour sur des décisions communes musiciens/organisateurs/danseurs, on aura fait avancer le schmillblick.
Marc Bauduin
(article paru dans le Canard Folk de juillet 2022)