Le 8 mars dernier eut lieu près de Nantes la 8ème édition des « Rencontres professionnelles » dans le cadre du festival Eurofonik, avec comme thème « Comment ça va le bal ? ».
- Quel genre de bal, demandez-vous ?
- « Le bal populaire de tradition orale : bal trad, bal folk, balèti, fest-noz … »
- Avec cette question de base, qui reformule le thème : ces bals ont-ils changé depuis le covid ? Plus précisément, ont-ils repensé les fondements de leurs pratiques ? On souhaite donc examiner les dimensions artistiques, économiques, écologiques, politiques et sociales de tout l’écosystème du bal, à savoir : artistes, responsables de salles et de festivals, professionnels en production, enregistrement, diffusion, communication, sonorisation ; chercheurs, journalistes, étudiants …
S’agit-il uniquement des bals en France métropolitaine ? Sans doute non, puisque Sophie Cavez nous fait le plaisir de parler de bals folk en Belgique, et que deux autres contributions traitent du covid en Italie et des ceilidhs et set dancing en Irlande. L’espace géographique couvert par le colloque ne semble pas être précisément défini (« l’Europe » ?). Ce n’est peut-être pas gênant.
Les actes du colloque regroupent une vingtaine de contributions sur 70 pages. Sans vouloir les lister toutes, et sans tenter de les résumer, voici quelques exemples : « Il faut du courage pour se lancer dans la carrière », « Un modèle économique qui n’est pas en adéquation avec le volume de travail exigé », « le risque de standardisation » , « la création de nouvelles danses de bal », « accueillir le plus grand nombre » ou encore « le bal folk en Belgique ».
Ce dernier sujet, traité par Sophie Cavez et trois autres personnes sur un peu plus d’une page, souffre un peu de cette exigüité en ne faisant pas toujours clairement la distinction entre Flamands, Bruxellois et Wallons, en ne parlant pas des bals au chapeau ou en laissant quelqu’un écrire qu’en Belgique c’est plutôt un milieu commercial qu’associatif, sans justifier ce propos étonnant.
Relevons quelques idées et constatations glanées ici et là, sans avoir tout lu en détail.
Le prix des salles a augmenté, celui des mesures de sécurité aussi mais pas les prix d’entrée, donc la situation est devenue difficile, surtout pour les petites associations.
A propos de la langue bretonne : aujourd’hui la langue est normalisée.
A terme, tout se ressemble et on est en train de perdre les codes.
Aujourd’hui la musique diffusée en Bretagne est une musique de groupe où l’arrangement prend le pas sur le discours mélodique.
D’aucuns parlent de « musique bretonne américanisée ».
C’est la construction musicale globalisée, tonale, qui gère et dirige aujourd’hui la création.
La conclusion par Gwenaël Quiviger, docteur en socio-anthropologie, c’est du costaud. On est heureux de voir quelqu’un s’attaquer à la définition du bal pour très vite constater que l’exercice est périlleux, que le dénominateur commun de ces définitions peut être vu comme un repère commun. Cela implique de catégoriser les bals, avec un risque de simplification. Dynamisme, espace de liberté, diversité, pédagogie sont d’autres mots-clés de cette conclusion touffue.
En annexe sur 6 pages se trouve un des documents les plus intéressants : la charte du fest-noz en Loire-Atlantique. Il contient entre autres des engagements sur les prix d’entrée, sur les contrats, sur l’accueil, mais aussi sur la mise en avant des danses locales et du mélange des styles.
Reste à voir ce qu’on fera de tous ces textes qui, malgré leur intérêt, n’ont sans doute guère pu faire l’objet d’échanges le temps d’une journée.
www.famdt.com/actualite-famdt/comment-ca-va-le-bal/
www.famdt.com/wp-content/uploads/2024/11/Eurofonik-Actes2024.pdf
Résumé : Marc Bauduin