Roger Hourant-Passionné par la danse, ce Liégeois bon teint désormais installé dans le Hainaut s’est vu demander par les Pas d’la Yau de créer pour eux une danse de bâtons. Infatigable, il a créé une “danse du crossage” qui sera montrée pour la première fois le 23 avril à Quevaucamps. C’était l’occasion de le faire parler, ce qui n’a pas été très difficile vu sa jovialité.

Marc Bauduin

Q : Si on te demande qui tu es, que réponds-tu ?

R : Je suis Roger Hourant,né le 24 novembre 1947, à Liège, une ville de traditions.
Maintenant pensionné, j’étais instituteur primaire à Seraing.

Q : Quel est ton parcours de danseur et de musicien ?

R : Depuis tout petit, j’ai été plongé dans la musique dite «folklorique» par ma maman qui écoutait des disques et nous emmenait voir les grandes troupes de chants et danses au Forum de Liège, comme, par exemple, les Chœurs de l’Armée Rouge.

Puis vient la rencontre avec la danse dans les ateliers du mouvement Pro Juventute. Une activité parmi d’autres.

Ensuite, devenu moniteur dans cette organisation, j’ai animé mon premier grand bal de danses folkloriques sur le terrain de sport du camping de Bredene en 1966.

En 1968, Jenny Falize étant mon professeur de gymnastique à l’École normale de Liège, j’ai pu intégrer son groupe de danses «Les Tchantchès» de l’Université de Liège.

De 1969 à 1973, une courte interruption due à mon séjour au Congo, bien que j’ai quand même dirigé un petit groupe avec les élèves de notre internat (école secondaire).

De retour en Belgique, je rejoins «Les Tchantchès» et, de fil en aiguille, je participe aux grands stages organisés par la Dapo nationale.
Puis, plus tard, des stages internationaux (Paris, Prague…) où je travaille avec les grands noms du traditionnel tels que Richard Powers (Université de Standfort, USA), Jean-Claude Berniot (Berry), Robert Quirin (Auvergne), Radek Rejsek (Tchécoslovaquie) , Renaat Van Cranenbroeck (Flandres) …

Je suis agréé animateur par les Provinces de Liège, Namur et Hainaut.
Ayant des connaissances assez larges dans divers folklores, je me suis spécialisé dans la danse wallonne, la danse pour enfants et la danse 1900.

Parmi mes réalisations importantes, citons la direction du groupe d’enfants « Li Tchena Junior » durant 13 ans dans mon école et la réalisation de grands bals 1900 avec l’Orchestre «Strauss Salon Orchestra» de Haine-Saint-Pierre.

Roger Hourant-J’effectue également de nombreuses recherches concernant la danse.
C’est ainsi que, depuis 1999, je participe à la «Danse du Roi» de Thieulain.
Ancienne société de tir à l’arc, le vainqueur du tir en devient le Roi pour un an.
J’en ai été le Roi en 2015. Maintenant, j’en suis le canne-major.

J’ai aussi publié la brochure reprenant l’histoire et la danse de la société : «La danse du Roi à Thieulain», auparavant une petite étude «L’usage du carnet de bal en Wallonie» et, récemment «Le Lanciers dansé dans les Cantons de l’Est et en Wallonie malmédienne».
Ces ouvrages sont toujours disponibles.

Depuis mon « exil » dans le Hainaut pour raisons familiales, je fais partie du groupe de danses «Les Pas d’Layau» de Quevaucamps.

Q : Tu as créé une «danse de crossage». Pourquoi cette création?

R : La Compagnie Galouche, la section des Pas d’la Yau, danseurs d’épées, m’a demandé de leur créer une « danse de bâtons » afin d’étoffer leur programme.
Après de nombreuses recherches dans les sources provenant de France, Espagne, Italie … et le choix d’une musique originale (La Striduleuse composée par Yves Fagnot), je me suis penché sur la chorégraphie.

Comme il n’y a pas de traditions de danses de bâtons dans la région, nous avons pensé à la rattacher au « crossage » pour lui donner un caractère local.

La danse commence par une introduction montrant différents moments du crossage : les joueurs se retrouvent, se saluent, lancent la « cholette », boivent un coup, entonnent un refrain puis se placent pour la danse proprement dite.
Certains mouvements des bâtons rappellent également le crossage.

Cette danse sera présentée, pour la première fois, le dimanche 23 avril, à 14h30 précises, au local des PDL, le «Harby» à Quevaucamps, lors de l’apéritif-musical de Galouche (dès 11 heures).
Cet apéritif sera animé par le groupe «La Chinchée» qui nous arrive tout droit du Berry.
Signalons aussi que «La Chinchée» donnera un stage de danses du Berry le 22 avril (15-18 heures) et animera notre bal du soir sous la direction de Édith Maricot (une pointure).

Vous êtes tous cordialement invités à ces manifestations.

Roger Hourant
(À suivre)

(article paru dans le Canard Folk d’avril 2023)