Bal au Centre

 

Dans tous les lieux de danse des régions du Centre de la France, c’est le couple vielle/cornemuse qui cristallise le mieux les saveurs de la musique traditionnelle. Jamais les bourrées, scottishes ou polkas ne sonnent aussi bien que lorsque le chien de la vielle vient survolter la grande musette incrustée d’étain. Jamais valses et mazurkas ne tournent comme quand un contrechant de 23 pouces s’appuie sur les tours de roue de la vielle.

Venez partager avec nous ce plaisir de danse.

Peter De Baets, qui est l'un des compositeurs au bal des 30 ans du Canard Folk, nous écrit en outre ceci :

- j'habite Branchon, un petit village de Hesbaye et, une partie croissante de mon temps, dans le Morvan.

- je me sens vraiment chez moi dans la musique du centre de la France

- je fais partie de deux fanfares de cornemuses en France : la Société Fraternelle de cornemuses du Centre, depuis 6 ans, et, tout récemment, de l'Irréductible Morvandelle.

- avec Christine Pirard à la vielle, après avoir joué depuis pas mal d'années dans les Macloteus, nous formons un nouveau duo : Bal au Centre. Ce duo s'enrichit régulièrement de la présence de Berry Ralet (et devient donc un trio, en bonne logique arithmétique)

- mes autres projets actuels : la Confrérie des Muchards de Saint Druon, un ensemble de muchosacs, les cornemuses du Hainaut ainsi que l'animation d'un atelier de jeu d'ensemble de cornemuses qui vient de démarrer dans le cadre des activités de Folknam Musique Trad.

Interview 24/11/12 lors du bal des 30 ans du Canard Folk

Christine Pirard a connu le folk grâce à Lucette et Pol Spinoit, et leur groupe de danses wallonnes La Sarabande, à Rixensart. A l'âge de 15 ans, elle fait partie du groupe ado et participe à des démonstrations, vers 1976. Les musiciens étaient notamment Lucette Spinoit à la vielle, et Bernard Vanderheijden à la cornemuse. Et un jour, elle a eu la vielle de Lucette sur les genoux ! C'est donc Lucette qui lui a appris à en jouer, et qui lui a prêté sa vielle Fettweis. L'accordage est pénible au début, bien sûr. Son père violoniste lui disait : ta musique, c'est du bruit. Il y eut des stages à Neufchâteau, avec Bernard Blanc. C'est là qu'elle rencontre Berry Ralet, qu'elle rejoindra dans OPPSMA. C'est aussi avec Berry qu'elle joue dans les Bacchanales, lorsqu'en 88 on lui demande d'animer un réveillon médiéval. Elle a aussi vécu en France, du côté de Bergerac, avec un facteur de vielle. Et a aussi joué avec les Macloteus, où elle a rencontré Peter il y a 5 ou 6 ans. La musique wallonne était à son répertoire dès le début, avec la Sarabande. Je suis très triste que la majorité des gens ne savent pas qu'il existe une musique wallonne. Nous ne sommes pas assez fiers de notre culture.

Peter De Baets embraie : C'est ça mon plaisir quand je vais jouer en France. Dans le Morvan, la tradition est restée vivante. J'y connais un accordéoniste qui joue depuis 70 ans. Peter s'est intéressé au folk flamand avec De Vlier, Jan Smed ou 't Kliekske. J'ai toujours été assez traditionaliste. Actuellement je pense que la tradition flamande est aussi peu vivante qu'en Wallonie. J'ai encore vu jouer sur de vieux accordéons à cuillers, et mes deux grands-oncles faisaient le bal à l'accordéon diatonique et à l'épinette dans la région de Gand. Mais aujourd'hui, ce lien n'existe plus. Peter est originaire de St Nicolas, près de Gand. Karel Waeri, un chanteur populaire de gauche et anticlérical dans les années 1880-1900, était un De Baets. J'ai commencé un peu d'épinette, puis j'ai appris la cornemuse avec Luc Bosmans (le frère de Wim). Je suis venu habiter à Bruxelles dans un appartement, et j'ai eu des problèmes avec les voisins, ce qui m'a poussé à arrêter provisoirement. Il quitte ensuite Bruxelles, suit des cours pendant trois ans avec Jean-Pierre Van Hees. La musique du Centre France n'était pas encore une passion. Le déclic, c'est un stage avec Eric Montbel. Et bien sûr, dans les années 80, les rencontres de St Chartier.

Il est désormais à fond dans le Centre France, y compris aussi l'Auvergne, le Berry, le Limousin. Un jour, il va y jouer avec le groupe Yes4 (avec notamment Marc Malempré) dans un village où une maison en ruines était à vendre. Il l'a achetée, et donc s'est mis à voyager souvent. Il a ainsi rencontré La Chavannée et découvert la musique bourbonnaise - il joue de la cornemuse 23 pouces. Il a pris contact avec la Société Fraternelle de cornemuses du Centre à Paris, et est donc de plus en plus souvent en France, dans le Centre ou à Paris.

En parallèle, il joue avec Bernard Vanderheijden dans le duo Les Buissonneurs pendant environ 5 ans. Nous n'avons joué qu'une dizaine de fois en public. C'est plutôt un atelier de recherche sur le répertoire et le style de jeu, adapté à la muchosa. Nous en avons chacun une, une copie faite par Remy Dubois. Cela s'est arrêté en 2011.

En gestation, un nouveau projet sur la muchosa avec Wim Poesen, Geert Lejeune, Pascale Gheux et Jean-Marie Van Coppenolle, pour la prochaine rencontre de cornemuse au Pays des Collines, cette fois avec un nouveau modèle de muchosa par Remy Dubois.