Peux-tu nous retracer ta carrière musicale ?

J’ai découvert la guitare dans les années ʼ70 et j’ai appris à en jouer par moi-même, sans aide, comme beaucoup d’entre nous à l’époque.  Je n’ai donc jamais eu de formation musicale “scolaire” proprement dite. Par contre, plus tard, j’ai étudié la musique (solfège, théorie, harmonie, etc…) à mon rythme, par des livres que j’ai pu emprunter à des amis qui ont eu une formation “ classique” .

Très vite, plusieurs styles de musiques m’ont intéressé, notamment la guitare classique et flamenco, ainsi que la musique celtique (via Alan Stivell), irlandaise et écossaise (Planxty, Bothy Band, Battlefield Band, …), en même temps que la musique traditionnelle de chez nous, donc wallonne et flamande (Les Zûnants Plankets, les Macloteux, Claude Flagel, De Vlier, Het Kliekske, etc…).

Je crois que, vers 1980, j’étais un des premiers musiciens en Belgique à jouer du cistre sur scène (ce que je fais toujours d’ailleurs), et parallèlement, je jouais beaucoup d’épinette (vlier, hommel) de chez nous, après quelques campagnes de collectage auprès des derniers joueurs d’épinette de tradition au Limbourg, ma région natale .

Puis, je me suis mis à la cornemuse, via Rémy Dubois. Au cours des années, j’ai joué dans plusieurs groupes de musique Trad en Belgique, entre autres, Slemp, Le Limburgs Dansorkest (Lido), de la musique irlandaise dans le groupe Eishtlinn ( avec Alison O’Donnel et Philip Masure et autres). Du chant “neo-folk” avec le groupe Floes, et pas mal de concerts en duo avec mon ami Philip Masure ; des collaborations avec des collègues tels que Kieran Fahy, Helen Flaherty, David Munnelly, Comas….

Plusieurs mélodies de ma composition ont été enregistrées par d’autres (Kadril, Twalseree, Ashels, Cecilia, Comas, Didier François, Galilei Consort (USA), Helen Flaherty band,…).

Aussi, j’ai animé pas mal de stages de musique Trad en Flandre (Gooik) , en Wallonie (Stages de l’Académie d’été à Neufchâteau et à Borzée) et aux Pays-Bas (De Glind, Texel).

Pour l’instrument épinette, j’ai été pendant deux années scolaires, le premier enseignant officiel dans une Académie de musique en Flandre à Gooik . Et pendant quelques saisons, j’ai été animateur/guide au MIM (musée d’instruments de musique) à Bruxelles.

En 2011, j’ai quitté la Belgique et je me suis installé en France, dans la Creuse, au centre du pays.

Quand as-tu commencé à composer de la musique et pourquoi ?

Depuis mes débuts, dans les années ‘ 70 , j’ai eu l’envie de composer mes propres mélodies. Pourquoi ? D’abord, parce que, à l’époque, il nous manquait du répertoire. Les sources et manuscrits, largement disponibles à tous actuellement, n’étaient pas encore accessibles ou, dans certains cas, même pas encore découverts.

Et puis, principalement, je composais pour mon propre plaisir, ne pouvant pas faire autrement, la création s’imposait, tout simplement. Et les nouveaux morceaux se suivaient, toujours en grand nombre, parfois, des dizaines par semaine, et le plus souvent dans un style proche de la musique traditionnelle européenne, en général, mais avec des éléments personnels, qui, après des années de composition, sont devenus reconnaissables par les musiciens comme “ ça vient de Guido”; enfin, c’est ce qu’on me dit .

680 compos, ça parait énorme, n’y a-t-il pas là-dedans, un certain nombre de morceaux qui se ressemblent ? Est-il encore possible d’imaginer des mélodies qui n’existent pas encore ?

En effet, Florilegium contient 680 mélodies, et, dès le début, j’ai eu l’idée de choisir, parmi le tas de morceaux dans mon tiroir, des mélodies jouables à la cornemuse. Donc, des morceaux avec des lignes mélodiques aux grands écarts ne convenaient pas pour ce projet.

En plus, il y avait le problème du choix des tonalités. Comme la majorité des cornemuses sonnent en sol ( 16 pouces) ou en ré ( 20 pouces) , la notation pour ces deux instruments s’imposait.

Ainsi, on peut dire évidemment qu’il y a un nombre de mélodies qui se ressemblent un peu, déjà par la tonalité et le nombre limité de notes de la cornemuse. Mais il en est de même pour les vraies mélodies traditionnelles connues ; les ressemblances sont présentes là aussi.

Par contre, à mon avis, le deuxième point ne pose pas de problème: il reste assez de possibilités pour  créer de nouveaux morceaux, assez proches du traditionnel, et sans copier la musique d’autres compositeurs.

J’insiste pour dire que toutes les mélodies dans Florilegium se prêtent facilement à tout type d’instrument autre que la cornemuse. Autrement dit : il ne faut pas être cornemuseux pour “profiter” de mon livre.

Par exemple, les pièces écrites en Sol/Do se jouent sans problème à l’accordéon diatonique de base ( Sol/Do) ou, à la vielle en Sol/Do, ou à l’épinette Sol/Do.

Les mélodies en Ré ( ou Ré/Sol) se jouent également à la vielle en Ré, ou l’épinette en Ré/Sol; et les violons et autres nyckelharpas sont capables de jouer toutes tonalités présentes.

Le répertoire est-il composé essentiellement d’airs à danser? Proposes-tu un type de danse pour chacun des morceaux?

Dans le bouquin vous trouverez beaucoup d’airs à danser, quoique, je n’ai pas toujours indiqué le type de danse.

Mais, comme il y a aussi un grand nombre de mélodies lentes, au caractère plutôt “descriptif” et “ libre”, un indication de danse ne serait pas appropriée pour ces mélodies. Enfin, j’espère qu’il y en a pour touts les goûts…

A la fin du livre se trouve un code QR, qui donne accès à toutes les mélodies en format mp3 et midi ; on peut donc écouter le tout sur internet et faire un choix à l’oreille, avant de jouer (ou déchiffrer) la partition papier.

Toutes les mélodies sont écrites en deux voix (parfois trois) plus un accompagnement d’accords (accordéon, guitare, piano…).

Peux-tu expliquer ta position par rapport aux droits d’auteurs éventuels ?

J’ai déjà eu plusieurs réactions de musiciens, avec des questions du genre: “ je voudrais bien jouer cette musique, mais, une fois sur scène, en public, ou dans un studio d’enregistrement, se pose le problème des droits d’auteurs….”

Et là, je vous réponds clairement :  j’ai pris la décision de ne RIEN déclarer et déposer à la  SABAM ( Belgique) ou la SACEM ( France) .

Je ne suis pas, et je refuse d’être inscrit comme auteur auprès de ces organisations. Donc: les musiciens peuvent jouer ma musique librement. Ni le musicien, ni l’organisateur de concerts, ne devrait payer, en principe, s’il utilise mes morceaux.

Mais, je souhaite néanmoins, ne fut-ce que par politesse, qu’on mentionne mon nom comme compositeur, en cas de production sur scène ou d’enregistrement.

Cela ne vous coûtera rien, et moi, pour ma part, je ne toucherai rien.

La soi-disant “ protection” des compositeurs par des organisations du type SABAM – SACEM ne protège pas vraiment les petits auteurs, et empêche peut-être même que leur travail se diffuse…

Je peux m’attendre à des réactions ou des questions de certains et certaines concernant mon point de vue, mais, peu importe, cela reste mon opinion, après une longue réflexion … Voilà .

Es-tu impliqué dans la société Euprint ? As-tu publié d’autres livres ou CD’s ?

Le livre “FLORILEGIUM” a été publié en  auto-production ; tout le travail a été fait par moi-même (composition, notation, transposition,…) avec l’aide indispensable (et énormément appréciée) de Philip Masure, mon compagnon de route en musique depuis des décennies, et l’encouragement de mon épouse Marleen Reckers.

Donc, non, je ne suis pas impliqué dans une entreprise comme Euprint ; il n’y a pas d’autre éditeur, à part moi-même.

Mes publications en musique jusqu’à présent ?

Eh bien, comme j’ai déjà dit ci-dessus, j’ai joué dans plusieurs groupes, ce qui a résulté en la production d’une douzaine de CD’s au cours des années et la publication d’un autre recueil de mélodies “ Schudden aan de notenboom”, 180 mélodies, en 1990.

CDʼs :
– “ Vingerspel en voetenwerk” LIDO
– “ Eishtlinn” (avec Alison O’Donnel)
– “ Webbesnaren” avec le duo Piccard – Masure en 2000
– “ Belovodia” par FLOES
– “ Webbesnaren 2.0 “ par le duo Piccard – Masure
– et plusieurs collaborations avec d’autres musiciens pour leurs projets et CD’s, entre autres : David Munelly, Aidan Burke, Daithi Rua, Helen Flaherty, Comas, Kieran Fahy, Michel Terlinck, Griff Trio,…

INFOS PRATIQUES

“ FLORILEGIUM” Le nouveau recueil de partitions de GUIDO PICCARD
Disponible à partir du 12 septembre 2024

Comment se procurer son exemplaire ?
Par paiement de 60 euros (livre) + 15 euros (frais d’envoi)
Par virement ( 75 euros au total) au compte bancaire
IBAN : FR76 1009 6182 5200 0354 4950 184    BIC : CMCIFRPP
Avec mention de votre nom et adresse complète (pour lʼenvoi).
Ou bien: en vente directe (par l’auteur) après des concerts ou festivals ou stages de musique, au prix de 60 euros.

Contact : guidopiccard@hotmail.com

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