Chaque année, nous vous serinons que ce festival, en Brabant flamand, est un très chouette festival, vraiment folk, avec une ambiance sympa, de la bonne bière dans de vrais verres, un beau marché de luthiers … et peu de francophones, on se demande bien pourquoi. Alors pour vous attirer, le festival offre aux lecteurs du Canard 6 entrées gratuites pour tout le week-end des 1-3/7, et on en profite pour interviewer Patrick Lichtert, membre du comité organisateur.
Marc Bauduin
3×2 entrées gratuites pour tout le week-end des 1, 2 et 3 juillet à gagner !
Gooikse trouve à 23 minutes en voiture du ring de Bruxelles (sortie Anderlecht), tout près de la “frontière” linguistique. Donc si vous habitez la région de Tubize, Enghien, Braine-l’Alleud, Lessines, Ath, Soignies, Mons, Charleroi, bien sûr Bruxelles et aussi un peu plus loin : pas d’excuse ! On attend de vous y rencontrer, pour danser sur Ciac Boum (F), écouter les chanteuses écossaises Mairearad & Anna, l’urban folk hongrois de Babra, les trois violons du Nordic Fiddlers Bloc, Sharon Shannon & Alan Connor,et tous les autres …
Comment participer?
Une seule condition : être abonné(e) au Canard Folk. Envoyez un courriel à canard.folk@skynet.be avec comme sujet “Gooikoorts” et comme texte la réponse à la question“Cette année, c’est la quantième édition du festival ?”. La réponse se trouve peut-être bien dans l’interview… et n’oubliez pas d’indiquer aussi votre adresse postale, pour que nous y envoyions les tickets.
Q: En quoi Gooikoorts est-il différent des autres festivals folk en Belgique ?
R: Chaque festival a sa particularité et Gooikoorts n’échappe pas à la règle. D’une part, nous proposons de la musique populaire traditionnelle des quatre coins de l’Europe et parfois d’ailleurs. D’autre part, nous lançons les amateurs de musique dans un voyage fait de nouvelles expériences et de découvertes.
Gooikoorts est bâti sur trois valeurs, qui forment les piliers du festival : la programmation musicale, la qualité dans tous les aspects de l’organisation et la marque de festival familial. Outre l’objectif de qualité musicale, Gooikoorts se veut une plateforme socio-culturelle où les gens peuvent se rassembler pour passer un bon moment, partager, échanger et expérimenter.
Q: Comment et quand est né Gooikoorts ?Y a-t-il un lien avec l’ancien Galmaarden ?
R: Gooikoorts est né d’une initiative propre, avec l’aide d’une série de collaborateurs, à la suite du Feestival 2002 (avec deux « e », ce n’est pas une erreur), qui a eu lieu de 1996 à 2002. Il était organisé par la fédération et la guilde de musique traditionnelle de l’époque (qui ont depuis fusionné avec Jazz Vlaanderen pour former MuziekMozaïek). Si l’on va chercher très loin, on trouve effectivement un lien avec Galmaarden, et même avant cela Beveren et ensuite les stages à Gooik, mais il faudrait alors parler de la guilde St Maarten aussi. Cela revient à dire que les fondateurs de ces guildes et fédération sont à la source des principaux événements folk en Flandre, et particulièrement à Gooik, et donc du Feestival aussi.
En 2002, décision fut prise de mettre fin au Feestival. Cependant, un groupe d’enthousiastes dont je faisais partie n’arrivait tout simplement pas à mettre les sept années de festival à Gooik au placard. C’est donc plein d’entrain que nous avons démarré Gooikoorts en 2003, qui entre-temps en est déjà à sa 14e édition et a mérité sa belle place dans le calendrier des festivals.
Q: Combien de facteurs d’instruments de musique seront présents ?De quels pays viennent-ils ?
R: Chaque année, nous avons environ 30 stands, tenus principalement par des Belges, des Néerlandais, des Français, des Allemands et des Britanniques.
Q: Il y a deux chapiteaux pour les concerts et encore d’autres activités. Comment a été organisé le programme ?A-t-on le temps de tout voir/écouter?
R: Le programme a été fixé de façon à ce qu’aucun concert n’en chevauche un autre. Tout le monde a bien le temps de passer d’un chapiteau à l’autre et de profiter de chaque concert. Même la troisième scène située sous le « Duveldroomschip»a sa place dans l’horaire, avec son podium libre et ses concerts intermédiaires. Les autres activités ont par contre leur propre horaire. Sinon le festival s’étalerait sur 5 jours !C’est peut-être une idée à creuser;-)
Q: Y a-t-il un thème cette année ? Sur quelle base les artistes sont-ils sélectionnés ?
µR: Nous avons travaillé un certain temps avec un thème mais nous y avons désormais renoncé. Le choix des groupes est chaque année très différent et demande toujours beaucoup d’efforts. Voici un exemple : l’année passée, le festival international Womex s’est avéré une énorme réussite au Royaume-Uni et il fut décidé de mettre ce pays en avant au vu de la richesse de son patrimoine. Cette année, ce sont l’Écosse et l’Irlande qui sont le plus représentés, notamment du fait de notre sélection de groupes lors de « Celtic Connections/Showcase Scotland». On ne rigole pas avec le choix des groupes. Si c’est possible, par exemple, on n’écarte pas les voyages aux États-Unis, que le groupe soit connu du public ou pas du tout. Il y a toujours des découvertes à faire à Gooikoorts. Par exemple, Young’ Us a été élu meilleur groupe folk il ya deux semaines par « BBC Radio2 Folk Awards Winners ». Ce fut une très belle trouvaille, et c’est ainsi qu’ils montent sur le podium le samedi.Mais naturellement, comme chaque année, la scène belge est gâtée car nous ne sommes pas en reste de perles musicalesdans notre petit pays !
Q: Dis-nous en un peu plus sur les boissons, la nourriture, les bières et les vrais verres.
R: C’est très simple. Il est possible de manger sur le pouce mais nous offrons aussi une vraie cuisine avec des plats régionaux de qualité à un prix démocratique. On mange dans une assiette et on boit dans un « vrai » verre. Nous proposons 13 bières différentes, et chacune d’elle se boit dans le verre qui lui correspond, comme le veut la tradition. Pas de gobelets en plastique et une place à table pour tout le monde, sur une bonne chaise bien solide. Tout le monde est VIP.
Q: Avez-vous prévu quelque chose pour les enfants ?
R: Tout à fait. Une large palette d’animations pour les enfants s’étend du samedi au dimanche. C’est en soi un festival pour les enfants pendant le festival : jeux, danse, musique, spectacles, techniques de cirque, initiations…Venir avec les enfants pour vivre le festival en famille, c’est le message que nous voulons faire passer. Ils ne s’ennuieront pas une minute.
Q: Y a-t-il un camping situé pas trop loin du festival ?
R: Il ya un camping pour les tentes et un pour les camping-cars/caravanes, qui bordent littéralement le terrain du festival. Il ne faut certainement pas marcher plus de 100 mètres pour y arriver.
Q: Un petit mot sur les finances du festival :recevez-vous des subsides (de qui) ?Est-ce que vous rentrez dans vos frais ?
R: Le budget est à l’équilibre et nous recevons des subsides des autorités flamandes.
Q: Combien y a-t-il de participants ? Et combien de bénévoles ?
R: Nous misons chaque année sur 6.000 visiteurs. Cela dépend un peu du temps qu’il fait. Concernant les bénévoles, nous avons 10 membres du comité, une vingtaine de collaborateurs fixes et environ 250 bénévoles, qui nous rejoignent le temps du festival pour veiller à son bon déroulement.
Q: Un dernier mot ?
R: Gooikoorts se trouve juste au-dessus de la frontière linguistique, mais pour les amateurs de musique, et spécialement les folkeux, cette frontière n’existe pas. Ce n’est donc franchement pas très loin.Nous connaissons les stages et festivals de Wallonie comme notre poche. L’atmosphère simple et conviviale qui y règne est fantastique.
L’Académie Internationale d’Été de Wallonie et les Jeunesses Musicales Wallonie-Bruxelles (pour n’en citer que deux)font un travail remarquable. En réalité, les organisations wallonnes et flamandes sont parfaitement capables de collaborer. Mais rien ne nous empêche au final de nous rassembler: tout le monde est plus que bienvenu à Gooikoorts. C’est avec plaisir que nous vous offrons quelques entrées gratuites parle biais du Canard Folk.
Un tout grand merci à Marc pour cette interview et notre agréable collaboration.
traduction : Emilie Bauduin
(Interview parue dans le Canard Folk de juin 2016)