Voici une nouvelle rubrique où nous vous invitons à présenter un instrument particulier (ou tout autre objet relatif à la musique, au chant ou à la danse), en expliquant pourquoi vous pensez qu’il est particulier, en faisant éventuellement appel aux lecteurs pour obtenir des infos ou leur avis …. Le mois dernier, c’était un vieil accordéon diatonique Solari. Ce mois-ci, je me demande comment caractériser un curieux recueil de chants manuscrits. Le mois prochain, c’est Thierry Legros qui prendra la plume. Et vous ? Il n’est vraiment pas nécessaire d’être expert(e) …
Marc Bauduin
La couverture de ce recueil a été complètement enlevée. Il ne reste, sur la tranche, qu’un petit bout d’un espèce de sparadrap brun, collé. Ce qui sert de couverture est une double épaisseur de papier jauni, sans indications. A l’intérieur, on tombe sur une table des matières qui va jusqu’à la page 76, alors qu’il y a des partitions jusqu’à la page 92; les pages 93 à 95 sont vides, ensuite vient une dernière partition.
Sauf rares exceptions, ce sont uniquement des partitions de chant, avec les paroles sous la portée. La première page contient la Complainte de Ste Rolende et une “Bourrée de Haute Auvergne recueillie, notée et harmonisée par Marius Versepuy” (probablement dans les années 1910 ou 1920).
Notre chanteur ou chanteuse était fan de bourrées auvergnates (avec des titres comme “Que venez-vous chercher ?”, “Moi j’ai cinq sous” …), et plus généralement d’airs traditionnels comme des chansons de mai en flamand, une chanson du Borinage, “Marie trempe ton pain”, quelques chansons françaises (“Si le roi m’avait donné”, “Le Pont du Nord” …). Mais on trouve aussi un nombre appréciable de compositions dont le compositeur est ou n’est pas indiqué (“Le grand Lustucru” de Botrel, “Marinette” de Dalcroze …) et des chants classiques (Beethoven, Offenbach, Lully et surtout Wagner).
Un air est particulier, c’est “hymne à Hébé”, avec partition de piano, tiré d’une publication commerciale qui ne porte malheureusement pas de date.
Le répertoire est donc d’une belle diversité. On peut supposer que le propriétaire du recueil était belge, vu la coexistence de deux langues. Mais à part ça, comment pourrait-on caractériser ce recueil ?
Vu que les compositeurs ne sont pas toujours indiqués, comment être certain que “Pour danser le rigodon” n’est pas traditionnel ? Idem pour une “Berceuse russe” avec paroles en français : ce titre est tellement général qu’il est inutilisable dans Google.
Alors, connaissez-vous peut-être des outils de recherche qui se basent sur les paroles ?
Les personnes intéressées peuvent me contacter à marc.bauduin@skynet.be. En particulier, je peux leur envoyer la table des matières complète. Merci d’avance !
(Article paru dans le Canard Folk d’octobre 2022)