Rallye de l’American Banjo Fraternity Newark, New York, 12-14 octobre 2017
Ce fut un plaisir et une excellente opportunité que de pouvoir assister au dernier Rallye de l’ABF. L’événement eut lieu à Newark, NewYork, du 12 au 14octobre 2017. Cette petite ville se situe près de Rochester, New York, et ne doit pas être confondue avec Newark, dans le New Jersey.
L’American Banjo Fraternity est une excellente, bien que discrète,organisation, constituée en 1948 pa run groupe d’anciens professionnels du « banjo classique » à la retraite, tels que Fred Van Eps (1878-1960), Bill Bowen(1880-1963), ou Alfred A. Farland(1864-1954), qui étaient encore vivants à l’époque. Son objectif est de préserver le « finger style », une technique de jeu dérivée de la guitare classique, très populaire entre 1870 et 1920. Entre les deux grandes guerres, ce style avait été éclipsé par la montée en force de la musique de danse, et le succès des banjos ténor et plectrum (banjos à 4 cordes joués cette fois avec un médiator). Le banjo classique à 5corde réussit cependant à survivre en Angleterre, et des organisations similaires y préservèrent également le style, soutenues parle BMG Magazine.
A New York, Pete Seeger(1919-2014), figure majeure du « folk revival »des années 1950-1960, devint membre de l’ABF dès 1950, et dans les années 1960, Paul Cadwell (1889-1983), un vétéran du banjo classique, résidait dans le New Jersey. Ce dernier, membre de l’ABF, inspira quelques « folkies », comme Billy Faier(1930-2016), et des banjoïstes de bluegrass tels que Roge Sprung (né à New York en 1930). Ceux-ci vont expérimenter de nouvelles approches, qui resteront palpables dans le jeu de Bill Keith (1939-2015) et dans le banjo bluegrass de style mélodique.
Vers la fin du 19ème siècle et durant la première décennie du 20ème siècle, la fabrication du banjo à cinq cordes avait connu son premier âge d’or. Beaucoup des meilleurs banjos américains ont été fabriqués à Philadelphie et à Boston, ainsi qu’à New York et à Chicago. Ils étaient destinés aux joueurs classiques utilisant des cordes en boyau. Beaucoup de ces instruments ont ensuite été récupérés par des artistes « country » des années 1920-1930, qui montèrent des cordes métalliques sur ces instruments, et furent aussi « recyclés »lors du folk revival à partir des années 1950. Aujourd’hui,l’ABF préserve le répertoire original et les traditions du banjo classique, en utilisant des cordes en nylon plutôt qu’en boyau.
L’ABFpublie aussi son propre magazine The Five-Stringer. Depuis 1973, Eli et Madeleine Kaufman, tous deux professeurs de l’Université de Buffalo NY, mais passionnés de banjo à cinq cordes et de son histoire, sont les co-éditeurs de cette revue, écrivant sur les événements de la fraternité, sur l’histoire du banjo à cinq cordes et publiant d’anciennes partitions .
Ce fut agréable et très intéressant d’assister à ce rassemblement.
Voyez le site web: banjofraternity.org
Gérard De Smaele
www.desmaele5str.be
(paru dans le Canard Folk de décembre 2017)