Voici ce qui est paru dans le Canard Folk n°415
Partition officielle :
En 1982, suite à un séjour de 6 mois dans les pays du Maghreb (séjour riche en échanges
culturels), j’ai composé la « Bourrée de Marrakech »…
Depuis, cette musique a été reprise/arrangée par un grand nombre de musiciens ou groupes qui, chacun à
leur façon, ont donné vie à cette musique et l’ont « enrichie » au fil des années…
En tant que compositeur, je suis très heureux de voir ce qu’est devenue la Bourrée de Marrakech de ma
jeunesse !!!
Je me suis amusé à faire un montage avec les extraits de 24 reprises/arrangements de différents
interprètes.
Allez bien jusqu’au bout de la vidéo… le final vaut le détour !
Voici le lien vers YouTube :
Depuis la publication de cette vidéo, j’ai pris connaissance d’une dizaine d’autres vidéos (que je publierai
sans doute un jour sous la forme d’un MIX N°2…). J’ai reçu également des dizaines de mails de musiciens
qui ont joué ou jouent la Bourrée de Marrakech (un grand nombre n’en connaissait pas l’origine).
J’ai aussi posté la vidéo de la « Bourrée de Marrakech » telle que je la jouais dans les bals ou les concerts en
1982-83…
Merci de partager ces vidéos avec tous les amateurs de musique vivante !!!
Le musicien-compositeur s’appelle Daniel Vacheresse (voir photo en couverture).
Mais, comme il est (très) malvoyant, c’est moi, son frère Bruno, qui gère ses mails à distance (après
échange et discussion avec lui).
Comme mon frère Daniel a toujours été malvoyant, il n’a jamais ni lu, ni écrit la moindre note de musique…
Par ailleurs, il n’existe pas d’enregistrement de l’époque de la composition (1982-83)…
Daniel en a enregistré une version CD en 1994 (CD « Entre blues et valses », version plus orchestrée)…
Par contre, il l’a jouée tout récemment comme il la jouait en bal dans les années 1983-85 , c’est la version
YouTube « originale » dont voici le lien : www.youtube.com/watch?v=GhuJ9ySJe6s&t=4s
En tout cas, même si je suis son frère et que je suis de « parti pris », je trouve le phénomène de la Bourrée de
Marrakech très intéressant et digne d’étude :
– côté diffusion d’abord : cette musique s’est répandue « naturellement » (sans plan de com) de bals en
concerts, de stages en festivals…
– côté musical, elle pose question : pourquoi cette composition donne-t-elle si facilement lieu à variations et
arrangements ? Pourquoi cet air semble-t-il ne pas subir l’usure du temps ? Pourquoi ce thème s’adapte-t-il
à différentes cultures ?
– côté danse : les danseurs la réclament et du coup les groupes la jouent; qu’a-t-elle de si entraînant ?
– côté inspiration : bien sûr, elle est marquée par le séjour au Maghreb de Daniel; mais pour autant la
plupart des groupes ont cru qu’il s’agissait d’un morceau traditionnel !!! D’ailleurs, la Sacem s’y est fait
prendre car, à côté de la version déposée par Daniel en 1994, il y a une version « traditionnelle » (Erreur que
l’éditeur PARSIPARLA tente actuellement de faire corriger).
(ci-dessous, c’est le Canard Folk qui prend la parole)
Parmi les dizaines de mails enthousiastes adressés au compositeur, relevons celui-ci :
Félicitations !! Toutes mes félicitations pour :
– avoir composé il y a bientôt 40 ans une bourrée tellement bien inspirée qu’elle fait encore danser
aujourd’hui.
– avoir autorisé son interprétation par tous les artistes (la meilleure stratégie de diffusion)
– contribuer encore aujourd’hui au développement de la « tradition » dans un esprit d’humilité et de
générosité.
Rémi Geffroy est un copain, je suis ravi de voir son grand talent mis en relief dans la vidéo
collective. Le montage laisse penser que personne n’a interprété cette bourrée de façon aussi
« éblouissante », est-ce vraiment vrai ? En 40 ans ?
Au plaisir de se croiser sur les parquets…
Baptiste pour La Boîte De Trad
Voici la liste des accordéons utilisés par Daniel :
Castagnari modèle Tommy : diatonique de petit format, 2 rangs La/Ré 3 voix à la main droite, 2 registres au
chant, 8 basses 3 voix à la main gauche. Clavier ouvert. Anches « Tipo a mano ». Caisse bois massif (noyer).
C’est l’accordéon utilisé par Daniel sur YouTube pour la bourrée “originale”, c’est-à-dire jouée comme en 82-
83, mais prolongée par une série de variations ou versions. Elle est en Si mineur (deux dièzes à la clé).
Castagnari modèle Benny : diatonique de petit format, 3 rangs Sol/Do/Alt, 2 voix main droite, 12 basses, 2
voix main gauche. Clavier fermé. Anches « tipo a mano ». Caisse bois massif (érable).
Castagnari modèle Giordi : diatonique de petit format, 2 rangs 12 boutons Sol/Do 1 voix à la main droite, 8
basses 1 voix à la main gauche. Clavier ouvert. Anches « machine ». Caisse bois massif (erisier). On l’entend
dans le morceau « Giord’idéclic » www.youtube.com/watch?v=-iS8lA2Fds0
Castagnari modèle Magica 3. Chromatique professionnel compact et léger. Caisse bois massif (cerisier).
Anches « a mano ».
5 rangs, 72 touches, 43 notes, 3 voix basson ( 2 voix flûte + 1 voix basson) , 5 registres à la main droite: 1)
flûte, 2) swing ou américain ou céleste, 3) bandonéon, 4) basson, 5) plein jeu . 96 basses, 4 voix, 5
registres
Sur la photo, Daniel a un Castagnari chromatique 4 rangées / 60 basses (il ne l’a plus, il l’a vendu).
Notons finalement que la bourrée originale est déposée à la SACEM (l’équivalent français de la SABAM), et
que Parsiparla en est l’éditeur musical (www.parsiparla.com).
Et si vous pensez avoir des réponses aux questions de Bruno ci-dessus, envoyez-les nous à
canard.folk@skynet.be.
Marc Bauduin et Bruno Vacheresse.
Contact Daniel Vacheresse : +33 6 80 16 30 62, houridan@orange.fr