Le nouveau cd de Griff Trio nous a remis en mémoire une marche de pèlerinage du Hainaut, et c’est Pascale Gheux (arrière-petite-fille d’Alphonse Gheux, le dernier muchard connu) qui nous a rappelé d’où elle provenait : de l’ouvrage « Les instruments de musique populaire en Belgique et aux Pays-Bas – La cornemuse » (Ed. La Renaissance du Livre, 1983) par Hubert Boone, qui l’avait collectée, en même temps que deux polkas (servant aussi de mélodies pour une danse du tisonnier) et une « danse en rond », dans les environs d’Arc-Ainières.
C’est donc au départ une marche jouée à la cornemuse, en Do mineur (trois bémols) (*). Il y a moyen de la jouer à l’accordéon, ici transposée en La mineur, en gardant à l’esprit que c’est un air lent et en faisant attention aux quatre mesures consécutives en tiré – il s’agit de bien calculer son coup. Les deux dernières mesures sont la finale, à jouer à la place du reste de la troisième portée.
Les poussés sont situés au-dessus de la ligne horizontale, les tirés en dessous. Les chiffres entourés d’un rectangle correspondent à la rangée intérieure, celle de Do.
(*) Bernard Vanderheijden – qu’on remercie pour avoir relevé des erreurs dans la page initiale ci-dessus – fait la remarque suivante : En tonalité de do mineur (sur une cornemuse 16 pouces), c.-à-d. en plagal, l’air est injouable : il monte trop haut, surtout pour une muchosa, et de tout façon il n’a pas de la bémol (sixte mineure) ! C’est donc en sol mineur qu’il faut le jouer. Il ajoute : Soit dit en passant, il me paraît plus approprié de parler d’air que de marche, d’autant que la mélodie est, à très peu de choses près, la chanson des Chonq Clotiers de Tournai et que le tempo indiqué — 96 à la noire — n’est pas à proprement parler un « tempo di marcia ».