La musique traditionnelle dans l'enseignement

En 1989, une classe de cornemuse naît dans l’enseignement officiel, à l’académie de la ville de Bruxelles (CF 73  et  CF 125-126). Les années 90 ont enfin vu quelques académies de musique s'ouvrir à la musique traditionnelle, grâce aux efforts de Jean-Pierre Van Hees. En particulier, l'académie d'Eghezée dirigée par M.Maréchal a donné naissance à plusieurs groupes (CF247). Vincent Mossiat, professeur de piano aux académies d'Eghezée et de Hannut, assure la direction artistique de plusieurs groupes, notamment Simistral et Walhachodrom.

Et en Flandre, la situation est-elle semblable ? Pour répondre à cette question, Jean-Pierre Van Hees a rédigé les textes ci-dessous en 2005.

Départements de musique traditionnelle dans l’enseignement artistique flamand

C’est la rencontre de Rosita et Herman Dewit et des inspecteurs de la musique, Dirk Rombaut, et des arts de la parole, Francis Verdoodt, qui a suscité la demande faite au ministre d’introduire les musiques et instruments traditionnels dans les académies de musique flamandes.

Un premier département s’est ouvert en septembre 1999  à l’académie de Gooik, commune bien connue pour de nombreuses activités en relation avec la tradition populaire : St Maartensgilde, Festivals d’été (Feestival 2000 puis Gooikoorts), Pinksterreunie, Stage d’Eté et Muziekmozaïek (fusion de la Volksmuziekgilde et de la Jazzfederatie). Les cours, d’abord ouvert aux adultes et adolescents, ont été ouverts plus tard aux enfants. Les premières disciplines furent l’accordéon diatonique (Wilfried Moonen), l’épinette (Guido Piccard), la cornemuse (Jean-Pierre Van Hees), la facture d’instruments populaires (Herman Dewit), la formation musicale (Kim Delcour). La vielle à roue (Bert Detaye) s’est ajoutée plus tard et Jan Delcour a remplacé Guido Piccard qui a démissionné après deux ans.

Un deuxième département s’est ouvert plus tard à l’académie d’Ypres, section Dranouter. Cette localité est également célèbre pour son grand festival, pour son nouveau Folkcenter, ainsi qu’un folkclub (De Halve Maan). Les dernières années ont vu se créer de nouveaux départements à Bornem, Schoten et Sint Niklaas.

Le cycle d’étude complet de 9 ans est accessible aux enfants (à partir de l’age de 8 ans) et aux adultes. Il se divise en trois degrés de 3 ans (Inférieur, Moyen, Supérieur) et est donc échelonné comme les autres branches musicales (jazz et classique) de l’enseignement artistique flamand à horaire réduit. La pédagogie musicale fait appel à des méthodes d’apprentissage mixtes (oralité, lecture, jeu de mémoire) et les moyens sont donnés aux professeurs pour développer un cursus en toute liberté qui, s’il est structuré dans le temps comme les autres directions musicales, n’en laisse pas moins toute liberté pédagogique au corps professoral.

La cornemuse dans l’enseignement supérieur

En octobre 2000 s’ouvrait au Lemmensinstituut, conservatoire supérieur catholique de Leuven, un cours de cornemuse et de musette baroque initié par Jean-Pierre Van Hees. C’est donc à la Belgique que revient l’honneur d’avoir, la première, porté la cornemuse dans l’enseignement musical supérieur. Les étudiants obtiennent au bout d’un cycle de 5 ans un diplôme de type Master européen. Le premier lauréat est Bart Van Troyen, suivi un an plus tard de Birgit Bornauw. Actuellement (2005-2006) 6 étudiants sont inscrits régulièrement à ce cours dont le cursus particulièrement fourni donne accès à tous les volets de la profession (solfège, harmonie, analyse, histoire de la musique, pédagogie musicale, méthodologie, harmonie pratique, piano, formation vocale...). Le cursus instrument couvre pour la cornemuse l’étude des musiques traditionnelles ouest-européennes (Belgique, France, Iles Britanniques, Pays-Bas, Allemagne...) et de la musique ancienne (Moyen-Age et Renaissance). La musette baroque fait partie intégrante de la formation et son vaste répertoire va de la musique de chambre à l’opéra.

Le Lemmensinstituut a également ouvert pendant trois ans (de 2001 à 2004) un graduat « Traditionele Volksmuziek » qui n’a pas été renouvelé faute de candidats. Les professeurs étaient  Piet Stryckers (analyse), Gilbert Huybens (la chanson traditionnelle), Hubert Boone (organologie et histoire), Jean-Pierre Van Hees (ensemble instrumental et coordination), Wim Bosmans (histoire), Lou Flagel (contredanse), Herman Dewit (facture instrumentale).

Dernière mise à jour : novembre 2006